Tout est petit, chaud et doux.
Un poil de chaton sur ton épaule s’envole avec une légère brise. J’entends parler au loin, des gens qui causent et me sortent de mon sommeil. L’air était si bon qu’il nous a endormis, tout deux sur cette pelouse, comme des enfants.
Tu caresses les brins d’herbe et je les arrache, machinalement jusqu’à faire des petits tas de brindilles, que je cacherai dans ta capuche quand tu détourneras les yeux. Tu t’en doutes certainement à en voir mon sourire mais tu me laisseras faire, pour mieux me les renvoyer par la suite.
Et nous jouerons ensemble, tout ce que nous n’avons pas pu jouer quand nous étions petits, tout petits, dans une solitude glaciale avec nos cœurs lacérés par la dureté de nos vies.
J’aime penser que tout ceci est bel et bien terminé mais je sais que pour toute la durée de mon existence…je me surveillerai. Je me contrôlerai car il m’est bien trop facile de sombrer pour une pécadille. Mon univers noir me poursuit comme mon ombre et je ne peux rien faire d’autre que vivre avec lui, et l’empêcher toujours de prendre le dessus. Je dois garder mon territoire, c’est mon combat, c’est ma maladie, je ne peux m’y soustraire si je veux une vraie vie.