L'aurore sallume, l'ombre épaisse fuit.
Le rêve et la brume suivent la nuit.
paupiéres et roses s'ouvrent demi-closes.
Du réveil des choses, on entend le bruit.
Tout chante et murmure, tout parle à la fois.
Fumées et verdure, Les nids et les toits,
Le vent parle aux chênes, l'eau aux fontaines.
Toutes les haleines deviennent voix.
Tout reprend son âme, l'enfant son hochet,
Le foyer sa flamme, le luth son archer.
Folie ou démence, chacun recommence
Dans le vide immense ce qu'il ébauchait.
Qu'on pense ou qu'on aime, sans cesse agité
Vers un goût suprême. Tout voile emporté,
Tout s'endort au crépuscule, et l'âme en recul,
Les souvenirs se cumulent pour dormir en paix.