C'est ma guerre qui reprend, mon monstre qui ressurgit car j'ai mal assuré mes arrières. J'ai laissé traîner les clefs du cachot trop près des barreaux et l'Immonde a saisi ma Tour et bloqué ma partie d'échecs, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, en moins de temps qu'il ne faut pour se ressaisir.
Je devrai courir au loin mais mes os sont brisés, mes muscles atrophiés, mon coeur endormi et mon âme vide. Tout est mort en moi, seule ma pensée reste prisonnière, Attachée à moi-même, repliée sur moi-même, à m'arracher un membre de temps en temps pour voir un peu de lumière.
C'est à nouveau le même sentiment. Encore une fois je vais devoir coller un masque sur ce visage paralysé par la peur. Combien de temps cela va-t-il durer encore. Je me sens si lourde, comme mon corps ces jours de pluie, allongée je regarde ma main usée par ton absence à frôler mes murs et à ramper en regardant la poussière tomber.
Tu n'es pas venu cette année mais j'attendrai que tu reviennes, m'emporter, au loin.